Coronavirus, Covid-19, confinement, des mots que nous avons découverts depuis seulement quelques semaines. Comment gérer mon stress ? Je suis praticienne en hypnose et c’est une question très fréquente chez mes patients.
La situation est angoissante et peut nous donner l’impression de ne rien pouvoir faire. En effet, nous sommes soumis à un niveau de stress inédit. Pour certains, on est passé du déni à la sidération, puis la peur voire pour d’autres la panique. Car même si on est d’un naturel optimiste, les informations deviennent au fil des jours de plus en plus alarmistes.
Tout d’abord, nous avons agi en observant les mesures d’hygiène et de confinement. Sauf bien sûr pour toutes les activités indispensables à notre survie comme l’alimentation, les pharmacies et les centres hospitaliers, cliniques…qui continuent à fournir les services avec une grande abnégation et un sens du devoir qui force le respect.
Ce qui compte c’est focaliser notre attention sur toutes les actions positives Applaudir le personnel médical, les cours en ligne sur You tube ou les réseaux sociaux pour continuer à bouger, les cours de cuisine à la télévision et tous les sites qui mettent en accès libre des conférences, des musées, des expositions, des concerts gratuits. Reprendre un loisir, écrire, peindre, dessiner, cuisiner, bricoler, réparer, trier, ranger, chanter, danser…
Si nous passons notre temps à distiller notre colère, notre indignation et à mettre toute notre énergie sur ce qui fonctionne mal, nous activons le cercle vicieux du stress. Il ne s’agit pas de vivre au pays des « bisounours » mais de choisir consciemment de nourrir les pensées positives de fraternité, d’entraide, d’espoir.
Je me remercie chaque jour pour chaque action que je fais pour les autres et pour moi-même
Gratitude
Maintenir un rythme régulier avec des horaires
On pourrait être tenté au début de se coucher très tard puis de dormir jusqu’à midi et faire la sieste devant la télé. Si vous avez besoin de sommeil, de recharger vos batteries. Je pense notamment à tous ceux qui ont un rythme de travail épuisant physiquement en temps normal. Dormir est un excellent moyen de mettre notre mental au repos et régénérer notre corps. Mais ensuite, reprendre un rythme régulier permet de conserver notre vitalité.
Pour ceux qui ont un très mauvais sommeil en ce moment, qui se réveillent plusieurs fois par nuit avec de l’angoisse. Je conseille de suivre des programmes gratuits sur You tube pour s’endormir avec une méditation guidée, (lien à cliquer) une musique zen. Le sommeil est impacté par notre alimentation. Le soir, on privilégie un repas moins gras et on garde les sucres rapides comme le chocolat pour la pause de 16h30/17h. Le sport est à proscrire en soirée, le faire plutôt le matin ou dans l’après-midi.
Eviter aussi les écrans, les portables en charge sur la table de nuit. De plus, on peut désactiver le WI-FI sur la box avec des horaires qui la coupe automatique par exemple de 23 h à 7h du matin. Il suffit d’installer l’application de votre opérateur sur votre ordinateur ou téléphone portable (paramètres wifi planifier). On sait maintenant que les ondes perturbent le sommeil et notre humeur.
Mes horaires restent réguliers
Je garde un cadre qui me soutient
Garder le lien à distance est primordial
Nous ne pouvons plus nous réunir et les personnes qui vivent loin de leur famille, de leurs enfants, de leurs amis sont particulièrement stressées pour leur santé. On se surprend à imaginer des scénarios catastrophes quelques minutes et pouvoir contacter par sms, téléphone ou Skype nos proches est une chance incroyable quand on songe aux périodes sombres de l’histoire où on attendait une lettre pendant des semaines, voire des mois.
Certains de mes patients hésitent à « déranger » les autres et s’isolent de plus en plus. Osons poser cette question simple « est-ce que tu souhaites que je t’appelle plus souvent ou préfères-tu être à l’initiative de l’appel ?« . On respecte ainsi les désirs de chacun et leur besoin d’indépendance.
L’attachement est un lien qui se tisse au quotidien
Boris Cyrulnik
Accueillir nos émotions
Nous avons le droit d’être triste, en colère ou d’avoir peur. Voici une technique simple que je propose à mes patients :
- Je ferme les yeux et je me demande si je suis triste, en colère, si j’ai peur
- J’imagine l’émotion que je ressens comme l’enfant que j’étais, qui vient s’asseoir en face de moi
- Je lui demande de me parler, je l’écoute
- Je lui pose la question « de quoi as-tu besoin en ce moment »
- Puis je le prends sur mes genoux et je le rassure
L’émotion c’est mon enfant intérieur. Il ne veut pas être chassé, il veut être accueilli, aimé et dorloté pour se calmer et s’endormir dans mes bras…
Tout garder à l’intérieur peut conduire à une sensation de « cocotte minute » qui quand elle explose peut provoquer des états de violence envers soi ou les autres. On note une recrudescence des violences conjugales et sur les enfants.
La culpabilité
Je constate dans le suivi que j’effectue en ce moment par téléphone et Skype que les patients se sentent coupables pour plusieurs raisons :
- Célibataire : j’envie mes proches d’être confinés en famille, dans une maison avec jardin. Je suis mal avec cette jalousie car je les aime
- Manger : je fais des crises de boulimie puis je me dis que je n’ai aucune volonté et que je ne serai jamais bien dans mon corps (article à lire sur ce sujet)
- Boire : j’ai besoin d’endormir mon angoisse puis j’ai une image très négative de moi-même
- Famille : nous sommes tous les uns sur les autres et les tensions, les disputes sont épuisantes pour mes nerfs. On dit des choses qui sont parfois très méchantes à ceux que l’on aime le plus
J’aimerais simplement vous dire que vous faîtes de votre mieux, avec maladresse parfois, avec toute votre humanité, avec vos forces et votre vulnérabilité. Je vous invite à vous apporter de la douceur.
Je mets de la douceur dans ma voix, de l’amour dans mon coeur quand c’est possible pour moi et je me pardonne quand je n’y parviens pas.